Le repas au centre de la table: une habitude à adopter!

« Mon enfant mange de tout. » Est-ce la quête ultime lors des repas? C’est un idéal à atteindre certes, mais l’alimentation est si complexe et fait intervenir tellement de variables que c’est rarement gagné d’avance. Et souvent, un facteur très important est oublié: l’alimentation ne tourne pas qu'autour des aliments, la façon de manger compte aussi! Ainsi, le comportement face à l’alimentation est tout aussi important, sinon davantage. 

Le repas au centre de la table

Le repas au centre de la table consiste à mettre tous les éléments du repas au centre de la table et à laisser chaque enfant se servir eux-mêmes. Par exemple, si le repas est un pâté chinois et une salade, les deux seront placés au centre de la table, avec des ustensiles de service, prêts à être servis dans l’assiette de votre enfant… ou pas! En effet, l’enfant choisira lui-même la quantité de chaque aliment à mettre dans son assiette. Il pourrait également choisir de ne pas en mettre du tout. Il aura également la possibilité de se resservir facilement.

Comment faire:

• Si votre enfant est âgé de 2 ans et moins, vous pouvez préparer son assiette à sa place. Les enfants entre 2 et 3 ans peuvent essayer de se servir avec de l’aide ou encore pointer ce qu’ils veulent dans leur assiette.
• Les enfants de plus de 4 ans sont capables de se servir seuls.
• Assurez-vous d’avoir des ustensiles de service faciles à manipuler.
• Attention aux plats très chauds qui sortent du four, protégez les poignées ou attendez qu’ils soient moins brûlants avant de les mettre au centre de la table.
• Attention à ne pas commenter les choix des enfants. Le but est de simplifier l’acte de manger et de rendre les repas agréables tout en respectant l’appétit de chacun.

Avantages

• Permet le respect du principe de partage des responsabilités de Ellyn Satter. C'est clairement le plus grand avantage! En résumé, vous, les parents, êtes responsables de choisir les aliments offerts à vos enfants. Vous êtes responsable du « quoi », du « où » et du « quand »: le souper est à 17h30, à la table de la cuisine, tous ensemble et nous mangeons de la jambalaya. L’enfant, lui, est responsable du « combien ». Il peut manger deux assiettes ou rien du tout. Et on doit respecter cela. J’en conviens, ce n’est pas facile à faire. Cependant, ces principes sont essentiels pour préserver l’écoute de l’appétit des enfants. En laissant les enfants se servir eux-mêmes, on leur offre la pleine responsabilité de ce « combien ». 
  
  
• Expose les enfants à différents aliments sans l’obligation de les mettre dans son assiette ni de les manger. Certains enfants ont beaucoup de difficulté à accepter la nouveauté. En présentant les aliments au centre de la table, ils s’habituent à leur vue et c’est ainsi déjà une première étape de franchie. En offrant régulièrement cet aliment et en voyant les autres en prendre et en manger, il y a plus de chances que l’enfant l’ajoute un jour dans son assiette. 

• Facilite le 2e service. Puisque tous les aliments sont sur la table, il n’est pas nécessaire de se lever pour se servir une deuxième assiette. C’est facilitant autant pour le parent qui peut manger plus calmement, mais aussi pour donner l’exemple qu’on doit rester assis pendant le repas. 

• Permet d'apprendre la politesse à table. Manger est un acte biologique, mais aussi social. Les bonnes manières à la table serviront toute la vie. Le repas au centre de la table permet à l'enfant de développer celles-ci: « Est-ce que je peux avoir les brocolis, s’il vous plaît? » 

Désavantages

• C'est salissant! S’il est vrai que manipuler des ustensiles remplis de nourriture est salissant, c’est aussi un merveilleux exercice de motricité. Avoir des enfants, c’est salissant, point à la ligne.

• Peut donner l'impression au parent de perdre le contrôle. À mon avis, ce n’est pas un désavantage, c’est une leçon pour les parents! Les parents sont responsables du choix et de la qualité des aliments offerts aux enfants. La quantité doit être le choix de l’enfant, selon son appétit. Est-ce trop simple comme solution?