Mon aventure à travers le stress de performance : Mon expérience sur le plateau de « Dans l'oeil du dragon »

25 April, 2024 • Par Dominique Bernèche

J'ai quelque chose à vous dire : il m’arrive de ressentir du stress, comme tout le monde ! Je me préoccupe souvent de ce que les autres pensent de moi et je m'efforce toujours de donner le meilleur de moi-même. Je ne cherche pas à normaliser ce stress, mais plutôt à le banaliser. Dans ce texte, je ne vais donc pas faire une révélation sur mon anxiété de performance, mais plutôt parler d'un comportement tout à fait normal, comme le stress que j'ai ressenti lors de mon passage dans l'émission « Dans l'oeil du dragon ». C'était probablement l'une des situations les plus déstabilisantes de ma vie ! Mais vous savez comme moi que tout ce qui a de la valeur demande des efforts, et une bonne dose de stress !


En tant que jeune entrepreneure québécoise, être sélectionnée pour présenter mon projet à la télévision était un privilège incroyable, et je savais que cela susciterait l'admiration de ma communauté. Mais cela a également augmenté la pression ! Avant l'émission, j'étais à la fois excitée et fébrile. Préparer le partage de mon parcours et de ma vision devant un public aussi vaste et attentif était à la fois exaltant et un peu effrayant. Réussirai-je à transmettre toute la passion qui m'habite ? Serai-je à la hauteur des attentes ? Recevrai-je une avalanche de commandes après l'émission ? Mon entreprise séduira-t-elle l'un des dragons admirés de tous ? « Dans l’œil du dragon » est bien plus qu'une simple émission de télévision, c'est une téléréalité. Allez-y, madame, montrez à tous ce que vous êtes vraiment ! Mais qui suis-je vraiment ? Une fille venant d’un modeste milieu de vie qui a un jour eu une idée et qui a suivi ce filon, qui aime ce qu'elle fait, mais qui a clairement peur à chaque étape franchie. Qui stresse à chaque nouveau jalon et qui apprend jour après jour. Qui n'a pas suivi de cours au HEC et qui n’a pas de parents qui ont bâti avant elle. Je défonce des portes qui sont bien fermées, laissez-moi vous le dire !


Lorsque le moment est venu de prendre la parole, j'étais confiante et prête. Je connais bien mon entreprise, car j’y ai occupé chaque poste et chaque siège. Pourtant, sans crier gare, le stress s'est emparé de moi de manière inattendue. Malgré mon aisance habituelle dans la sphère publique, le poids du stress était écrasant. C'était comme si cette pression s'était abattue sur moi soudainement, me laissant désorientée et vulnérable.


Pourquoi donc ? Parce que j'y crois tellement et que je ne veux pas que personne me laisse penser que mon idée n’est pas viable, parce que je ne veux pas que qui que ce soit me fasse douter de la qualité de celle-ci ! On dirait que j’ai réalisé « on the spot » que je venais de m’exposer grandement au jugement des autres. J’avais l’impression d’être en secondaire deux et de faire un exposé oral en classe ! Je me juge moi-même suffisamment par moments, et c'est tout à fait normal ! Ce n'est ni de l'anxiété de performance, ni de l’anxiété sociale. C'est un sentiment normal, simplement la vie, la nature humaine !


Ce fut une véritable bataille intérieure ! Ma bouche était totalement sèche, et ma sinusite n'a rien arrangé à cela. Cela a décuplé mon stress, mais l'essence même de l'entrepreneuriat (voire de la vie) consiste à surmonter les obstacles et à surpasser nos appréhensions. Le malaise est souvent un sentiment temporaire.  Avec cette pensée en tête, j'ai trouvé le courage de continuer et de présenter mon projet avec conviction et détermination.


Et devinez quoi ? J'ai reçu une offre ! Je dois avouer que j'avais un faible pour Madame Christiane Germain. Elle m'inspire avec sa confiance, son intégrité, ses valeurs profondes et son engagement : tout ce que je veux être, tout ce que j'essaie d'être chaque jour. J'ai donc été extrêmement heureuse de recevoir et d'accepter son offre.


Je pensais avoir vécu le pire, mais je n’avais pas réalisé que le plus difficile s’en venait ; me regarder. Mais je sais que cela me rend sympathique. Au fond, je ne veux pas être cette personne froide et forte, dénuée d'émotion, toujours confiante. Cela a également été une formidable leçon de vie pour mes enfants, qui ont suivi toute l'aventure. Ils m'ont vue nerveuse, stressée, dans tous mes états. Cela leur a clairement montré que tout n’est pas facile. Ils ont bien vu que je fais des efforts constants et que ce n’est pas toujours agréable, que je ne suis pas parfaite et que ce qui a de la valeur demande du stress et des efforts (je sais, je me répète, mais c'est tellement important !). Mes enfants vivront des moments de stress, et je ne veux pas qu'ils pensent qu’ils ont un problème d’anxiété, mais qu'ils comprennent que c'est simplement la vie.

Mon passage dans « Dans l'oeil du dragon » restera gravé dans ma mémoire comme une leçon précieuse. C'était une expérience qui m'a poussée à sortir de ma zone de confort, à affronter mes peurs et à croire en mes capacités. Et même si le stress est un défi quotidien, je sais que chaque fois que je le surmonte, je deviens plus forte et plus résiliente en tant qu'entrepreneure, en tant que personne. J'apprends à être indulgente envers moi-même, à accepter que la perfection n'est pas toujours atteignable, tout en continuant à donner le meilleur de moi-même et à voir la valeur dans l'effort. L'entrepreneuriat est vraiment un chemin sinueux et rempli d'émotions, mais c'est ce qui le rend si excitant !

Enfin, surtout, MERCI pour vos mille bons mots d’encouragement, vous avez été extraordinaires. Vos encouragements, votre soutien et votre solidarité m’ont tellement galvanisée ! Quelle chance j’ai d’avoir autant de gens qui croient en moi et en Les Belles Combines !